jeudi 28 juin 2007

Les prison de la CIA en Mauritanie : l’emplacement exact


Après la lecture de cette note, quelques journalistes seront peut être tenté d’aller vérifier si effectivement il y’a des prisons, je leurs conseille, dès cette ligne, avant même de terminer la lecture, de passer un coup de fil afin de préparer un bon 4X4 avec des bidons d’eau et de diesel, et de se munir de pas mal d’argent liquide, le voyage sera long, fatigant et coûteux.

« Ichemmimène », retenez bien ce nom, c’est la destination finale, l’antichambre de l’enfer pour les prisonniers, mais un havre de paix pour les soldats US, les maisons sont en préfabriqué, environ 45 Degrés Celsius de différence entre la température intérieure et extérieure. Les soldats évoluent dans un environnement climatisé alors que les prisonniers rôtissent au soleil, vous êtes aux avant-postes de l’enfer, bienvenue des les Majabatt El Koubra.

Tout a commencé en 1970, quand un ingénieur de l’américain TEXACO réalise des relevés sismiques dans le bassin de Taoudenni, il découvre que le sous-sol regorge de pétrole et de gaz, tout excité, il se met à forer le sol pour approfondir la recherche, il en réfère à son responsable, finalement les quantités estimées ne sont pas jugées rentables au vu du coût d’extraction.

Par acquis de conscience l’ingénieur transmet une copie de son rapport au siège de TEXACO à Baumont (Texas), et remet les bandes originales des données sismiques à la Direction des Mines et de la Géologie, qui classe le dossier dans les archives sous le nom Ablog-1, du nom du puit creusé pour les besoins des relevés. Affaire classée.

En 1974, l’italien AGIP refait d’autres relevés dans la même zone et arrive à des conclusions similaires, un rapport est envoyé au siège à Milan et classé sous le nom Ouasa-1, le dossier est transmis aux archives de la DMG, à Nouakchott, et classé sans suite.

Trente ans plus tard, une mystérieuse agent double, de nationalité française, mais qui travaille occasionnellement pour la CIA, arrive à Nouakchott, elle se lie d’amitié avec Isselmou Ould Tajedine le PGD de la BCI, ce dernier là présente à Khaddad Ould Moktar dont elle devient très proche, elle lui confie sa volonté de faire des affaires en Mauritanie et Khaddad là présente à son ami Zeidane Ould Hmeida, à l’époque ministre du pétrole.

Elle s’appelle Corinne Perrin.

Au même moment, un homme d’affaire australien fait le tour du monde des conférences sur le pétrole, il fait le constat suivant : « le pétrole est de plus en plus rare, donc de plus en plus cher, au lieu de chercher des nouvelles découvertes il serais plus intelligent de ressortir les découvertes faites au milieu du XX ème siècle et classé sans suite, car entre temps les coûts d’extractions ont baissé et le prix du baril s’est envolé, donc bénéfice garantie ». Ses interventions ne remportent pas l’adhésion mais il est persuadé d’avoir raison.

Il s’appelle Max de Vierti.

Ses origines italiennes lui ouvrent les portes du siège milanais d’AGIP, c’est là qu’il découvre le rapport Ouasa-1 dans les archives, il décide de remonter le fil et part à Aumont au Texas, seconde découverte : Ablog1 qui le conforte dans ses prévisions, il s’envole alors à Perth, capitale de l’Australie Occidentale. C’est là qu’il rencontre les dirigeants de Woodside, il leur fait part de ses découvertes et les hautes instances du pétrole australien lui promettent discrétion, appuis et soutien financier.

Max de Vierti arrive à Nouakchott, il se met à la recherche d’une personne qui parle français, qui possède une bonne connaissance de l’environnement juridique locale et qui a ses entrée au ministère du pétrole, il tombe très rapidement sur Corinne Perrin et lui explique son histoire, elle lui donne son accord pour travailler avec lui

A la fin de l’entretien, ahuri par le culot et surtout la chance de l’australien, elle lui dit : « Monsieur de Vierti, vous avez la Baraka », il lui répond : « Madame, vous venez de me donner une idée pour le nom de notre future société », elle répond du tac au tac : « ce ne sera pas la dernière idée que je vous donne ». Une amitié est née.

La suite est connue : les deux fondent la Baraka Pétroleum, une entreprise de droit australien, et sa filiale mauritanienne, la Baraka Mauritanian Ventures Limited (BMV), grâce aux liens entre Madame Perrin et Zeidane Ould Hmeida, le ministère du pétrole consent à vendre à la BMV les bandes originales des données sismiques réalisées par TEXACO en 1970 (devenu entre temps Chevron-Texaco), ainsi que celles réalisées par AGIP en 1974, Zeidane touche une commission de 2 millions de dollars en liquide, remise en main propre par Madame Perrin, à Nouakchott, en novembre 2005.

Max de Vierti exulte : les réserves récupérables du Bassin de Taoudenni sont estimées à 500 millions de barils de pétrole, et un volume équivalent en gaz, infiniment plus que ses prévisions les plus optimistes. A Perth aussi les actionnaires ne sont pas mécontents puisque le cours de l’action en bourse de Woodside s’envole en flèche.

Mais aux Etats-Unis, les stratèges du Pentagone ont un autre soucis : celui de trouver de nouveaux endroits pour sous-traiter la torture des prisonniers de la guerre contre le terrorisme islamiste, car il est devenu pratiquement impossible de torturer en Occident, c’est dans ce cadre que la découverte du pétrole dans le bassin de Taoudenni tombe à pic pour eux, du coup la Mauritanie est rattachée, de justesse, au plan du Grand Moyen Orient, cher à Condoleezza Rice.

Il a été décidé de procéder comme au Soudan : provoquer une crise alimentaire aigu dans l’Est de la Mauritanie, sur le modèle du Darfour, afin de rendre possible un nouveau découpage administratif, qui permet de changer la carte de la Mauritanie, c’est à dire faire émerger de nouveaux Etats, qui s’entendent sur toute la zone pétrolifère, c’est dans ce cadre que trois conflits territoriaux ont été activé :

- Dans le Sud, le problème des réfugiés permettra l’annexion une partie des quatre régions de la vallée (Trarza, Brakna, Gorgol et Guidimagha) dans ce qui sera un pays frontalier au Sénégal,

- Dans l’Est, les Touaregs aurons la région la plus « rentable » puisqu’elle s’étendra sur toute la région qui va de Tombouctou à Kayes, et qui englobera les deux Hodh et une partie de l’Assaba,

- Dans le Nord, les négociations sur le dossier du Sahara ont été activé comme par hasard, et comme par hasard la Mauritanie est invitée, le but final est d’obtenir une autonomie pour la zone qui va de Saqia El Hamra et Wadi Deheb à Tiress Zemou et Dakhlet Nouadhibou, en englobant le nord de l’Inchiri,

Le reste de la Mauritanie, c’est à dire l’Adrar, le Tagant, sera inclus, d’une manière ou d’une autre, à l’un des trois Etats émergeants.

N’ayant pas prévu Lemgheity, Ould Taya a signé son arrêt de mort, la CIA contacte le n°2 du régime et lui propose de devenir président, Ely Ould Mohamed Vall dit oui, le prix : accepter l’installation de deux prisons américaines sur le territoire mauritanien, l’une dans les eaux territoriales, en plein Océan Atlantique, et l’autre dans le désert. Pour brouiller les pistes et orienter les doutes ailleurs, les américains commencent par rejeter le coup d’état du 3 août 2005, et une fois que la situation devient très crispée, ils annoncent une reconnaissance conditionnée, ce qui donne l’illusion d’une victoire diplomatique remporté par le CMJD, et assoit du même coup l’autorité de Ould Mohamed Vall.

Ely se méfiera toujours de son n°2, le Colonel Mohamed Ould Abdel Aziz, il sait qu’au moindre faux pas les américains le mettront à sa place, à la présidence, c’est d’ailleurs ce qui a failli arriver quand Ely a voulu s’accrocher au pouvoir, par le biais du bulletin blanc, finalement un gentlemen agrement a été trouvé : Ely dégage, et en contre partie il peut vider les caisses, et si ça ne lui suffit pas il peut même aller jusqu’à contracter des dettes, au nom de la Mauritanie, crédit ouvert auprès de tout ce qu’il réussi à trouver : les Emirats du Golf, le FMI, la BM … etc. Libre service bancaire, c’est les générations futurs qui payerons la facture.

C’est dans ce cadre que l’USS Iowa, l’un des plus puissants cuirassés de l’US Navy, jette l’encre à quelques dizaines de miles nautiques de Nouamghar, le mythique port de pêche des Imraguènes. L’USS Iowa est surnommé « l’Iguane » par les Marines, à cause de sa forme effilée, proche du reptile, il servira de centre de détention pour l’interrogatoire des prisonniers les moins récalcitrants.

Les américains choisissent un autre emplacement, en plein désert des Majabatt El Koubra, il sera baptisé Iguane-2. Et c’est parti pour les décollages de nuit, les avions US kidnappent les barbus un peu partout dans le monde, ils atterrissent à l’aéroport de Nouakchott ou les employés locaux de la CIA redirigent les prisonniers vers la mer ou vers l’Est, à bord des hélico, selon les notes de l’agent qui a expédié le colis.

Pour aller jusqu’à « Iguane-2 » c’est très simple, il faut partir jusqu’à Néma où il faut remplir les bidons de diesel et faire le plein des deux réservoirs, puis direction le nord jusqu’au lieu-dit Ichemmimène, à 290 Km de Néma, penser à remplir les bidons d’eau parce c’est le dernier point habité avant la destination finale.

Ensuite cap vers le nord toujours, dans cette zone tu peux rouler toute une journée, non stop, et le soir tu te rends compte que tu as parcouru seulement 250 ou 300 Km, il faut rouler, rouler et rouler, le camp Iguane-2 est situé à exactement 523 Km au nord / nord-ouest de Ichemmimène, les militaires qui l’occupent sont ultra bien équipés, ils possèdent le dernier matériel de communication, des énormes réserves d’eau potable, ils ont l’électricité grâce a des générateurs ultra-puissants, ils circulent à bord de Hummer-M1043 et bénéficient d’une excellente couverture aérienne, grâce à la vigilance des hélicoptères AH-64 Apache présents sur le site.

Les gardes frontières mauritaniens, les célèbres « Jemmala » qui surveillent cette zone à dos de chameaux, ont reçu la consigne très stricte de ne plus s’approcher de cette zone désertique, l’emplacement d’Iguane-2 n’a pas été choisi au hasard : il n’y a pas âme qui vive à 500 Km à la ronde, du coup pas besoin de surveiller les prisonniers, il n’y a pas de murs, ni barreaux, c’est une prison à ciel ouvert, celui qui tente de s’évader n’est même pas poursuivi et personne ne lui tire dessus. A quoi bon dépenser une balle pour le tuer ? la soif s’en charge.

Les deux prisons fonctionnent à plein régime, jusqu’à aujourd’hui, actuellement il y’a 39 prisonniers dont 9 en pleine mer, à bord de l’USS Iowa, dit l’Iguane. Les 30 autres prisonniers sont dans le camp Iguane-2, quelque part dans le désert mauritanien.