samedi 10 novembre 2007

412.566.000

C'est le montant en ouguiya, au billet de 2.000 UM près, que Sidi Ould Cheikh Abdallahi et Zein Ould Zeidane ont dépensé, afin de financer le premier conseil des ministres décentralisé, tenu à Nouadhibou mercredi dernier.

Pour être plus proche des problèmes des citoyens, le président a décidé de tenir un conseil des ministres en dehors du palais présidentiel, il a choisi Nouadhibou comme première ville-étape. Ironie du sort, c'est durant ce séjour qu'à éclaté l’émeute de ce que la presse appelle désormais "la révolution des gueux".
Tenir un conseil des ministres à Nouadhibou nécessite une énorme logistique, pour le transport, la sécurité, l'hébergement et la nourriture des ministres et de leurs collaborateurs, il faut parfois déplacer des services entiers, des journalistes... etc. Tout ceci a coûté près d'un demi-milliard d'ouguiya.
Résultat, le conseil des ministres à pris une seule décision : limoger Seck Amadou, Hakem de Vassala, un vieux Monsieur près de la retraite. Vassala est un petit patelin qui dépend de la Mouqataa de Basiknou, dans le Hodh Chargui. En valeur absolue, c'est la décision la plus coûteuse de l'histoire des tous les conseils des ministres.
Au moment où le conseil des ministres poursuivait ses travaux, l'est du pays s’embrasait. Les forces de l'ordre, dépassé par la situation, tirent sur la foule, à balles réelles. Il y'a eu des morts, il y'a eux des blessés, des blessés graves.
Un demi-milliard a donc été dépensé pour financer le limogeage du Hakem de Vassala, seule décision du conseil des ministres tenu à Nouadhibou. Si cet argent avait été dépensé pour soutenir les prix des denrées de première nécessité, afin d’amortir le choc de la crise économique, et rendre la hausse des prix un peu moins pénibles, y'aurait-il eu des manifestations ? Si oui, serais-elles d'une telle violence ?
Y'aurait-il eu des morts ?

jeudi 8 novembre 2007

Sidioca contre la Mauritanie, bilan : trois morts

Vendredi dernier, Oumad Ould Yali, le ministre de l'hydraulique et de l'énergie annonçait une augmentation de plus de 20% de la facture de l'eau et de l'électricité. Hier, le président de la commission national des hydrocarbures annonçait une augmentation similaire des tarifs, à la pompe, du gazole et de l'essence.
Depuis Nouadhibou, où se tient le premier conseil des ministres décentralisé, Aziz Ould Dahi, ministre de la fonction publique et porte-parole du gouvernement, a essayé de justifier ces augmentations en mettant en avant la montée du prix du baril de pétrole. Comme d'habitude le gouvernement prend le partie des commerçants-spéculateurs contre le citoyen-consommateur !
Nous sommes une nation exportatrice du pétrole, comment se fait-il que l'augmentation du prix du baril nous soit préjudiciable ?
Toujours est-il que la réponse de la rue ne s'est pas fait attendre : des manifestations spontanées ont éclaté dans différents coins du pays, d'abords à Timberda, ensuite Rosso, puis Djigeunni et Kenkoussa. Dans ces deux dernières villes, les forces de l'ordre ont étaient vite débordé par les manifestants, ils se sont referait à la hiérarchie, qui a remonté jusqu'à Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président de la république mais aussi commandant en chef des forces armées mauritaniennes.
Sa réponse arriva, nette : feu à volonté.
Bilan : 3 blessés graves à Kenkoussa dont un, qui as reçu une balle dans la tête, est décédé lors de sont transport à l'hôpital de Kiffa. Pour les deux autres, le diagnostic vital reste incertain, voir pessimiste. A Djigeunni, le bilan est plus lourd : 2 morts, deux adolescents, âgés respectivement de 16 et 19 ans.
Pour la p0remière fois de l'histoire de la Mauritanie, les forces de l'ordre, sur instruction du président de la république, ont ouvert le feu sur des manifestants désarmés, l'ont se souvient du décès de Fatimetou Mint Youssouf, morte asphyxié par les grenades lacrymogènes de la police, lors d'une manifestations contre Ould Taya. Sous la démocratie de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, les morts sont tombés sous des balles réelles, tiré non sur les pieds (pour immobiliser), mais sur la tête, donc avec la volonté de donner la mort.
Ceci est l'une des toutes premières réalisations de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, d'autres suivrons certainement, demain, lors de la gigantesque manifestation qui aura lieu à Nouakchott.

jeudi 1 novembre 2007

Mariage, divorce, assassinat : Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark

La sublime Touareg file sur le bitume, au volant, Tekeiber accélère, pressée de faire la surprise à son mari, afin de lui apprendre la bonne nouvelle : les voisins ont fini par céder ! Cette affaire la tourmente depuis plus d'un an : juste après que son mari a fait un coup d'état avec un groupe d'ami, elle a décidé de construire la plus belle maison de la Mauritanie, pour ça,, il lui faut un terrain idéalement situé, elle jette son dévolu sur un pâté de villa, en plein cœur de Tevragh Zeina, tous les riverains finissent par vendre, même les plus réfractaires, ce qui ne là surprend qu'à peine, au cour de sa vie elle a appris que rare sont ceux qui résistent à l'attrait qu’exerce une liasse de billets de deux mille ouguiya.

Tous, sauf, cette famille, qui ne veulent absolument pas vendre, Tekeiber est allé jusqu'à leur proposé la même somme qu’elle a dépensé pour acheter les sept autres maisons, sans succès. Jusqu’à la semaine dernière, quand Tekeiber apprend que le fils aîné de cette famille est emprisonné dans le cadre de l'affaire de la drogue. Là, elle demande à voir le père, pour lui dire que, s'il accepte de vendre, elle lui garantit la liberté totale pour son fils, il demande un délai de réflexion. Il y'a dix minutes, il l'appelle pour lui dire oui. Sans perdre de temps elle prend sa voiture, direction : le palais présidentiel.

Elle ralentit à peine pour passer le portail, répondant machinalement au salut militaire des gardes en faction, se gare et déboule comme une furie dans les couloirs de la présidence, elle connaît le chemin par cœur, elle ne passe donc pas par le secrétariat, pas le temps, elle connaît un raccourci, l'actuel bureau de son mari est celui utilisé jadis par Ould Taya pour ses rencontres galantes, il possède donc une porte à l'arrière, que Tekeiber ouvre sans frapper, pour voir le spectacle le plus horrible auquel elle n'a jamais assisté : Son mari, son propre mari, le colonel Mohamed Ould Abdel Aziz, à genoux, la moustache plongée dans l'entrecuisse d'une fille allongé sur le bureau, gambe largement écartée, elle ne voit pas son visage. La fille se redresse mais Tekeiber ne distingue toujours pas son visage, cette fois à cause des larmes qui commencent à lui obstrué la vue.

Tekeiber tourne les talons, elle entend Mohamed lui crier "attend", mais la fille lui dit, d'un ton mi-autoritaire mi-langoureux : "Laisse tomber", Tekeiber reconnaît la voix, ce qui redouble sa rage, elle s'arrête, réprime l'envi de revenir déchiqueter le visage de cette petite prétentieuse mais devine, à la silhouette imposante de son mari, qu'il ne là laissera pas faire, alors elle presse le pas vers sa voiture, en serrant les dents.

Dans sa précipitation, elle n’a même pas remarqué la silhouette longiligne de Khattou Mint El Boukhary, la première dame, cachée derrière la porte, qui visiblement n’a pas perdu une miette de l’incident et, à en juger par le sourire qu’elle arbore, trouve la tournure des évènements tout à fait à son goût.

Une semaine plus tard, Tekeiber annonce la nouvelle à ses copines : D’un commun accord, son mari et elle ont décidé de divorcer, naturellement, il lui laisse la maison, le marché, la villa de Rabat et l'appartement parisien, ainsi qu'une tripoté de voitures de luxe et une bonne somme d'argent, elle ajoute qu'avant de partir, Mohamed lui a dit : Si un jour tu as besoin de quelque chose, n'importe laquelle, sache que mon bureau te reste largement ouvert", venant de l'homme le plus puissant de la Mauritanie, cette promesse vaut son pesant d'or.

Elle répond, amère : "la prochaine fois, j'appellerais avant de venir", Mohamed ne sourit pas, il a toujours peu goûté l'humour noir de sa désormais ex épouse.

Un mois après ces entrerait, Mohamed passe à la maison pour récupérer de l'argent dans son coffre fort qu'il n'a pas encore déménagé, Tekeiber lui demande de s'occuper de son visa, ainsi que celui de ses amis, avec lesquelles elle a décidé de partir à Paris, faire du shopping, il lui répond qu'il doit faire un saut à Saint-Louis, dans la nuit, et lui promet de s'en occupé dès son retour.

Le voyage s'est très bien passé, il a pu transférer l'argent qu'il voulait, via Saint-Louis, vers son compte à Genève, de là, un intermédiaire s'en occupera, il est à peine 5 heure du matin, le jour se lève sur Rosso-Sénégal, de là où il se trouve, il voit quelques personnes s'activer, en face, sur la côte mauritanienne du fleuve, afin de démarrer le bac, il a prévenu le Wali de Trarza à la dernière minute, c'est comme ça qu'il fait, c'est comme ça qu'il a toujours fait.

Il est debout à côté de sa Range Rover quand il entend sonner son portable, tien, Mattel capte sur la rive sénégalaise !

Son interlocuteur, un jeune Lieutenant dont il se souvient d’à peine le nom, le prévient de ce que la presse du lendemain appellera "la tentative d'assassinat de Ould Abdel Aziz", il remercie, raccroche en démarrant en trombe. Direction : Dakar.

Le cadran chromé du GPS affiche 8h52 quand la Range pénètre dans le garage d'une villa située aux abords des Almadi, la porte s'ouvre, Mohamed est soulagé de voir le Commandant Sidiya. Dès qu'il a vu son sourire, il a compris que tout est rentré dans l'ordre, c'est ça aussi d'avoir une équipe réactive.

Il se laisse choir sur le fauteuil, se sert un verre de thé et écoute l'exposé de son bras droit : le tuyau est bon, les cinq conjurés ont étaient apprehendés dans une maison à Tigeund, ils se préparaient pour intercepter Mohamed, sur la route. D’après le premier compte rendu de l’interrogatoire, ils avaient toutes les informations nécessaires, par exemple ils savaient qu'il était seul, ils connaissent la marque, le model, la couleur et même le numéro de la plaque minéralogique de sa voiture et, le plus important : ils savaient à quel moment il passera la frontière.

A l'heure actuelle, les cinq sont aux arrêts, à l'Etat-major, celui qui les a dénoncé (et qui devait faire parti du complot) a été arrêté avec eux, il avait tenu à les accompagné pour ne pas éveillé leurs soupons, naturellement, dès leur arrestation, il a été mis à part, actuellemnt il attend, dans le bureau du chef d'Etat-major.

Et Sidiya de conclure :
- Comme tu me là demandé, un jet t'attend, sur le tarmac de l'aérodrome Dakar-Yoff, à quelques minutes d'ici.
- J'ai un dernier service à te demander, mon ami, pourrait-tu, s'il te plait, t'occuper de la récompense de ce Lieutenant, voit s'il veut une promotion, un grade de Capitaine ou de l'argent, donne lui ce qu'il veut, après tout il m'a sauvé la vie.
- Tu compte le voir aujourd’hui ?
- Pourquoi faire ? - Pour lui dire merci, non ?
- Pas question, donne-lui tout ce qu’il veut mais je ne tient pas à le rencontrer, je déteste les mouchards.
- A vos ordres, mon colonel.
Tandis que le jet prenait de l'altitude, Ould Abdel Aziz tournait et retournait la question dans sa tête, pour la centième fois : il y'avait trois personnes au courant de ce voyages, trois femmes plus précisément :

1- Khattou Mint El Boukhary, la Première Dame, mais aussi son associé en affaire, l'argent transféré était sa part sur l'avance concédée par Lakchmi Mittal, dans le cadre de la vente de la SNIM à Arcelor-Mittal, vente qui n’aurait jamais pu avoir lieu sans l’entregent de Khattou, et surtout sans l’ascendant considérable qu’elle exerce sur son mari, le Président de la République,
2- Sa futur épouse Amal Mint Cheikh Abdallahi, conseillère (et fille) du Président, chargée des relations avec les bailleurs de fond - celle, précisément, que Tekeiber avait surprise, allongé sur le bureau de Ould Abdel Aziz, qui lui administrait un profond cunnilingus,
3- Son ex femme Tekeiber Mint Ahmed.
Au moment ou l'avion survolait le Lac Rose, une idée s'impose, violemment, à Ould Abdel Aziz : une seule femme connaissait le model de sa voiture, c'est la dernière des trois qu'il a vu, juste avant de prendre la route de Rosso, c'est simple : il a quitté la Présidence de la République à bord d'un véhicule militaire, qu'il a abandonné dans une villa à îlot C, dans laquelle il a récupérer la Range Rover, qu'il conduit pour la première fois et pour cause : Elle vient juste d'être livrée.
Ensuite il est passé par son ancienne maison, puis direction le Sénégal.
Quant au mobil du crime, il crevait les yeux : la jalousie.
Soulagé, il rabat le siège et sombre dans un profond sommeil, et quand le pilote amorça sa descente sur l'aéroport international de Nouakchott, il ronflait encore.
Deux jours plus tard, Sidi Ethmane Ould Ghaddour, le boyfriend d’Amal, se présente à la porte de la Présidence, ce n’est pas la première fois qu’il vient depuis l’élection de Sidi Ould Cheikh Abdallahi à la tête du pays, mais c’est la premier fois qu’il vient sans rendez-vous, ceci dit il n’a pas eu le choix : Amal ne répond plus à ses coups de fils.
Il arrête son coupé Mercedes SLK sur le bas-côté, un garde vient le voir, il lui donne son nom, le garde l’invite à attendre puis repart vers le poste de commandement.
Quelques minutes plus tard un Lieutenant-colonel vint à sa rencontre et, sans préambule, il le prend par la gorge puis le tire dehors jusqu’à ce que sa tête sorte du véhicule, puis lui dit : "La prochaines fois que je te vois dans les parages, je te déchire en morceaux (ngat’ak tacheu tacheu), maintenant file, va t’en, allez oust".
A Nouakchott, dans les milieu autorisés, on dit que l’annonce du mariage de Mohamed Ould Abdel Aziz et d’Amal Mint Cheikh Abdallahi n’est plus qu’une question de jours.